Voilà une mauvaise nouvelle pour Pierre Gadonneix, le patron d'EDF. Lundi, pourtant, tout allait encore comme sur des roulettes. Sa crainte (que le gouvernement profite de l'introduction en Bourse de l'entreprise pour vendre des actions et faire rentrer de l'argent dans ses caisses) était officiellement levée : le représentant de l'Etat au conseil d'administration de l'entreprise confirme que l'opération sera exclusivement consacrée à une augmentation de capital (à l'exception des 15 % d'actions qui seront vendues aux salariés). Et Gadonneix de rêver à son pactole d'environ 9 milliards d'euros réclamés pour renforcer ses fonds propres.
Mais hier, devant plusieurs journalistes, Thierry Breton douche les folles espérances de la direction de l'entreprise. Contre toute attente, le ministre des Finances annonce que le montant de l'ouverture de capital sera compris dans «une fourchette entre 5 et 9 milliards d'euros» et que le seuil de 15 % d'ouverture du capital est un «plafond». C'est la première fois que Bercy communique une telle fourchette, laissant entendre qu'au lieu des 9 milliards d'euros espérés, EDF pourrait se contenter de presque deux fois moins.
Dans l'entourage de Pierre Gadonneix, on tente de minimiser la tuile : «Si c'est le haut de la fourchette qui est retenu, c'est conforme à nos projections. Et si c'est le bas, alors on fera avec, car on a retrouvé un peu de marge de manoeuvre grâce à notre bonne gestion du dossier Edison.» En évitant de reprendre la totalité du