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Libération

Chez Avebe, on se bat pour la corvée de patates

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Mobilisation dans la Marne pour l'usine de fécule, fragilisée par les quotas européens et la déconfiture du textile et de la papeterie.
publié le 10 septembre 2005 à 3h38

Haussimont (Marne), envoyée spéciale.

C'est un ballet incessant. Des camions-bennes qui entrent, chargés jusqu'à la gueule de patates. Ils croisent d'autres camions-citernes pleins de fécule qui partent chez les clients. L'usine Avebe d'Haussimont est en pleine campagne de production. Dans la plaine de la Marne, aux alentours, les tracteurs arrachent les pommes de terre qui seront livrées jour et nuit à l'usine. Mais le 22 juin, la direction néerlandaise du groupe a annoncé son intention de fermer, à l'issue de la campagne de production de 2007, le site qui emploie 60 salariés permanents et 40 saisonniers. Une décision unilatérale qui ébranle le monde agricole.

Déconfiture. L'usine est le poumon d'Haussimont, petit village agricole perdu au coeur de la plaine de Champagne. Elle fait aussi vivre, depuis les années 70, plus de 340 agriculteurs. Qui livrent les tubercules, râpés pour finir en fécule (lire ci-dessous), ou fournissent les semences. Une histoire assez banale de restructuration, pour cause de mondialisation, de quotas européens et de coûts du travail trop élevés, selon les arguments avancés par la direction du groupe Avebe. Qui devient très croquignolette alors que le président Chirac mettait en scène, fin août, son déplacement à Reims (à 80 km d'Haussimont) pour annoncer la création d'un grand pôle de compétitivité consacré à l'agro-industrie... «Le mardi 30 août, on était au baptême du pôle de compétitivité. Le mercredi 31, on enterrait l'une des grandes entreprise