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Leclerc et Système U jugés à Nantes

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En cause: des factures litigieuses de «coopération commerciale».
publié le 10 septembre 2005 à 3h38

Nantes, correspondance.

Deux enseignes de la grande distribution, Leclerc et Système U, n'ont pas daigné envoyer de représentant pour s'expliquer, jeudi, devant le tribunal de grande instance de Nantes. Leurs avocats sont seuls au feu pour justifier des facturations litigieuses de marges arrière (1) : 399 factures de «coopération commerciale» d'un montant de 2,88 millions d'euros ont été épinglées en 2001 par la Direction des fraudes de Loire-Atlantique. On leur reproche surtout des libellés très imprécis : «optimisation des flux», «mise en avant», «maintien de la gamme» ou encore «conseil au fournisseur». Brioche Pasquier a dû régler 30 000 euros pour ce conseil. Me Renaudier, l'avocat de Système U, reconnaît que cette mention est «perfectible». «Personne n'a de tarif. Tout se négocie par contrat, plaide-t-il. La farine en tête de gondole, c'est plus cher à la Chandeleur...»

Une demi-douzaine de fournisseurs de brioches, rillettes, cidre, biscuits apéritifs, fromage, cornichons, liqueur de cassis et mousseux ont dû verser de 16 à 44 % de leur chiffre d'affaires annuel pour avoir le droit d'être référencés par les centrales d'achat, bénéficier d'opérations de promo, être présents sur les prospectus de l'enseigne ou recevoir des statistiques du stock de leurs produits dans les grandes surfaces. Au-delà des factures imprécises, l'audience tourne autour de la réalité incontrôlable des montants réglés par les entreprises de l'agroalimentaire. «Les factures ne se calculent quand mê