Les big boss de Hewlett-Packard (HP) auraient mieux fait de regarder d'un peu plus près leur agenda. Ce n'est jamais très malin d'annoncer, la veille de la Fête de l'Humanité, un plan de 6 000 suppressions d'emploi en Europe (dont environ 1 300 en France, soit un quart des effectifs), tout en réalisant de confortables bénéfices. Passe encore que le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, dénonce dimanche, à la fête du Parti communiste, un «scénario inacceptable» que «les salariés sont en droit de contester». Là où cela peut devenir plus embarrassant pour la direction de la filiale française, c'est quand le ministre délégué à l'Emploi, Gérard Larcher, profite de son déplacement à La Courneuve pour confirmer ce qu'il avait annoncé dès vendredi soir , qu'il avait demandé à rencontrer la direction du groupe informatique américain afin d'examiner les conséquences de la suppression des 1 300 emplois français. «Nous serons particulièrement attentifs à ce dossier», a averti le ministre.
En attendant, la direction française de HP aurait intérêt à bien roder son argumentaire pour ne pas risquer de voir la polémique sur les licenciements boursiers repartir de plus belle. «On a là le symbole d'une entreprise dont les résultats financiers sont au vert, mais qui fait des critères de rentabilité financière le paramètre principal de sa stratégie pour justifier les suppressions d'emploi», a déclaré le leader de la CGT. Sur l'exercice 2003-2004, la multinationale américaine a réalis