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Libération

La tournée, c'est pour le livreur

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publié le 12 septembre 2005 à 3h38

Jacques, 40 ans, s'est essayé à la distribution de publicités. Las, il a décidé d'arrêter de jouer les facteurs au bout d'un an.

«Quand j'ai démarré ce boulot, je me suis dit que j'allais faire un peu d'exercice et que ça allait me permettre de perdre du poids. Finalement, à la place des kilos, c'est surtout de l'argent que j'ai perdu et un peu de ma santé.

«J'ai commencé par la distribution d'annuaires téléphoniques en octobre 2004. Je faisais jusqu'à 250 kilomètres par jour et distribuais environ 250 annuaires dans une journée. Je partais à chaque fois avec une voiture surchargée. Cette distribution était assez contraignante parce qu'il fallait remettre les bottins en mains propres aux particuliers. Je touchais 11 centimes d'euro par annuaire livré, 15 centimes quand le secteur couvrait des coins paumés où les maisons sont dispersées. Une indemnité kilométrique de 31 centimes était ajoutée. Au moins, c'était réglo et bien cadré. Je touchais 1 400 euros par mois, quand je déduisais mes frais il me restait quand même 800 euros. Cette année, je me verrais bien recommencer. Par contre, pour les pubs et le journal d'annonces gratuit, il ne faut plus compter sur moi. C'est pas la même rigolade.

«Mon responsable, un ancien de la Légion, m'appelait à partir de 8 h 30, le lundi ou le mardi, pour que j'aille chercher au dépôt mon lot de prospectus et de journaux gratuits. Le journal gratuit doit être distribué au plus tard le mercredi soir, les jours de boulot étaient donc concentrés e