Pascale Vielle est directrice de l'Institut fédéral pour l'égalité des femmes et des hommes de Belgique. Le «plafond de verre» (1) est-il en train de se fissurer en Europe ?
L'accession aux postes de responsabilité reste très inégalitaire. En France, on ne trouve que deux femmes PDG parmi les 50 premières entreprises cotées en Bourse. Et seulement 6 % des membres de leur conseil d'administration sont des femmes. La Belgique est aussi un mauvais élève de la parité : dans la fonction publique fédérale, seuls 11 % des postes à haut niveau sont féminisés, alors que les fonctionnaires belges sont majoritairement des femmes. Moins d'un tiers des chefs d'entreprise sont des femmes, concentrées dans les secteurs qui leur sont traditionnellement dévolus services, petits commerces, petite restauration et dans les toutes petites entreprises. Selon le classement de l'Union européenne, la Norvège est le pays le plus «avancé» dans la parité, la Slovénie la talonne, comme la Suède ou la Bulgarie. Parmi les derniers : Malte, l'Italie. La Pologne et la République tchèque font beaucoup mieux que la France, très mal classée.
Quelles sont les origines de cette inégalité ?
L'une d'elles est l'énorme cooptation masculine au sein des cercles dirigeants. Les femmes n'ont pas accès à ces réseaux et les hommes de pouvoir n'ont même pas l'idée de recruter une femme pour les rejoindre dans leur «club». Pour recréer un réseau artificiel, l'université suisse a organisé