Pourquoi tant d'exaltation autour de la téléphonie sur l'Internet ? Après Microsoft, Yahoo et Google, voici eBay qui s'y met en se jetant sur Skype. A première vue, ce n'est pas pour gonfler tout de suite le chiffre d'affaires grâce aux coups de fil sur l'Internet. La recette moyenne engrangée par Skype en 2004 est de 0,13 dollar par an et par «abonné»... Quand on s'appelle d'un PC à un autre, en branchant au besoin un casque avec micro intégré ou même un combiné téléphonique sur son ordinateur, cela ne rapporte pas un euro (ni un yen ou un dollar) à celui qui propose le service. Et pour cause : le coup de fil est essentiellement gratuit et l'installation du système sur son ordinateur, aussi.

Après quelle lune courent donc les Yahoo, MSN, Google et aujourd'hui eBay ? Point commun de tous ces géants, une énorme communauté d'utilisateurs. MSN, la messagerie instantanée de Microsoft, revendique 142 millions d'accros. Yahoo en recense 63 millions sur la sienne et Google enregistre des centaines de millions de requêtes sur son moteur de recherche. Et la compétition est rude entre ces grosses pointures : comment faire grossir cette base ? Et, plus délicat, comment souder efficacement la communauté. C'est-à-dire scotcher sur son portail un internaute hypersollicité et par nature volatil, alors que les services sont offerts sans abonnement, sans contrat-fil à la patte qui retient d'aller voir ailleurs. Réponse : le service de téléphonie sur l'Internet. «C'est un formidable outil de f