Au Nord, la facture pétrolière augmente un peu plus chaque jour. Mais la vulnérabilité des économies riches face à cette flambée est plus faible qu'autrefois. Les chocs pétroliers se succèdent mais ne se ressemblent pas. Sauf pour les pays du Sud. Il y a ceux qui pompent l'or noir, qui l'exportent, développent leurs infrastructures, avant de placer dans des banques européennes, américaines ou japonaises une part de leurs pétrodollars. Et les autres, pour qui «la facture pétrolière est en train de devenir une lourde charge», souligne Nicolas Sarkis, directeur de l'Arab Petroleum Research Center.
Grogne. Même l'Indonésie, pourtant membre de l'Opep, n'est pas épargnée par le choc. Elle se voyait promettre une renaissance économique, mais sa devise s'effondre, sa facture énergétique explose et son gouvernement vacille face à la grogne sociale. Dans le sud du Nigeria, dans la ville de Benin, trois personnes ont été tuées et plusieurs blessées lors d'une manifestation contre la hausse du prix de l'essence. «La situation macroéconomique et sociale se dégrade dans l'ensemble des pays du Sud non producteurs de pétrole», affirme Moncef Kaabi, économiste à la CDC-Ixis. Economiste à la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, Deflet Kotte estime que l'«impact de la hausse est terrible pour les pays du Sud en phase d'industrialisation, car leurs économies sont plus énergivores en pétrole que celles des pays déjà industrialisés». La facture pétrolière y représente