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Libération

Sénégal : taxis et bateaux plombés par l'essence

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Fortement dépendant du pétrole, le pays voit son activité paralysée par la hausse du baril.
publié le 13 septembre 2005 à 3h39

Dakar, correspondance.

En dix-huit mois, le prix de l'or noir a triplé et chaque centime de hausse se ressent au Sénégal, où 19 % des importations concernent les produits pétroliers. En 2004, sur 2,28 milliards d'euros d'importations, ces produits ont représenté plus de 423 millions d'euros. Si quelques pays africains comme le Nigeria peuvent se réjouir de la hausse du baril (10 % des réserves avérées de la planète et près de 11 % de la production mondiale sont réparties entre les pays du Maghreb et le sud du Sahara), d'autres comme le Sénégal s'en désolent.

Du coup, ça discute ferme sur le bord des routes sénégalaises. Depuis que l'essence flambe, les clients et les chauffeurs de taxi ont de plus en plus de mal à s'entendre pour fixer le prix de la course. Le client veut le plus bas prix et le conducteur, lui, cherche à faire un peu de profit. Dans un pays où le salaire minimum garanti est de 46 000 francs CFA (environ 70 euros), chaque CFA mis dans le carburant est en moins pour manger. D'autant plus que 26 % de la population vit avec moins de 1 dollar par jour et 57 % avec moins de 2 dollars, à Dakar et dans sa banlieue. La nuit, Mamadou Lamine Ndao, un jeune taximan, parcourt les quartiers de la capitale à la recherche de passagers, mais «le client ne veut rien savoir», explique-t-il. «Il paie son prix habituel sans tenir compte de la hausse, c'est dur pour nous», poursuit-il. «Si je ne prends pas un client, un autre taxi le prendra», explique Codé Sarr, un Sénégalais dans