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«Pourquoi nous ? Nos sites sont les plus productifs d'Europe»

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publié le 14 septembre 2005 à 3h40

Grenoble, envoyé spécial.

On pourrait presque croire à un campus universitaire. Les énormes bâtiments de Hewlett Packard (HP), plusieurs dizaines de milliers de mètres carrés plantés à Eybens, dans la banlieue de Grenoble, sont comme une ville dans la ville. Une cafétéria à l'ambiance feutrée, habillée de bois clair, avec de grandes baies vitrées. Des patios qui donnent sur des petits jardins ombragés, où des salariés aux allures de geeks, ces fanas d'informatique, prolongent la pause déjeuner sous des bosquets de bambous. Toutes les apparences de la sérénité. Mais hier, des ingénieurs pleuraient dans les couloirs. A la machine à café, les visages sont tendus, les yeux rougis. «Excusez-moi, mais je suis sous le choc», explique ce chef de projet qui ne veut pas parler de l'annonce du nouveau plan de suppression d'emplois de HP. Le troisième que le géant de l'informatique américain entreprend en France. Car cette fois-ci, le sentiment d'incompréhension domine. «Il y a trois ans, 25 % d'effectifs en moins, ça pouvait se comprendre, admet Guy Sauer, délégué syndical CGC. Mais pas aujourd'hui, surtout quand nos sites sont les plus productifs d'Europe.» Ici, il n'est pas question de la concurrence chinoise, ni de délocalisation ou encore de baisse de l'activité. Juste d'améliorer la rentabilité du groupe.

Semonce. Le nouveau PDG de HP, Mark Hurd, a pris ses fonctions suite au débarquement brutal de la précédente CEO, Carly Fiorina, dont on retiendra surtout l'opération de rachat et