Depuis la mobilisation «patriotique» de l'été pour Danone, la droite n'en finit pas de défendre les entreprises françaises. Après la publication fin août d'une liste de dix secteurs sensibles protégés par l'Etat, c'est au tour de l'actionnariat salarié de tenir le rôle de «ligne Maginot» du capitalisme français. Hier, Jacques Chirac a jugé «essentiel que tous les moyens soient mobilisés pour encourager l'investissement des salariés dans leur entreprise» afin d'«assurer la stabilité du capital des entreprises françaises». «Seuls 8 % des entreprises du CAC 40 ont plus de 5 % de leur capital détenu par les salariés. C'est insuffisant», a-t-il ajouté avant de demander des mesures d'ici la fin de l'année. Jean-Claude Mothié, président de la Fédération française des associations d'actionnaires salariés et anciens salariés, réagit.
Comment développer l'actionnariat salarié ?
Par la promotion de ce statut peu connu et mal considéré. On considère les actionnaires salariés à la solde de la direction, et opposés aux syndicats. Ils sont en fait d'abord attachés à leur entreprise, et ont une vision à moyen terme. L'actionnaire salarié devrait ensuite bénéficier des mêmes droits que l'actionnaire individuel, en pouvant élire ses représentants et être représenté par des associations. Aujourd'hui, trop de responsables d'associations sont nommés par les directions. Nous proposons enfin des mesures techniques, comme réserver des titres aux salariés en cas d'augmentation de capital. La mesure es