Cela devait être la phase II de la traque aux copieurs de musique gratuite via les services d'échange peer-to-peer (P2P). D'ici à quelques jours, les producteurs de musique et la Sacem devaient automatiser le repérage des «pirates» de l'Internet grâce à des prestataires techniques spécialisés. Et ainsi multiplier les procès et les messages d'avertissement pour endiguer l'usage du P2P accusé de torpiller les ventes. Espoir déçu car l'affaire tourne à la farce, avec des poursuites judiciaires entre prestataires, les données personnelles de pirates présumés traitées au Canada pour échapper à la loi française. Et beaucoup de gêne du côté des producteurs...
Fichiers. Tout commence avec la volonté de la filière musicale de s'attaquer aux fans du P2P en 2004. Très vite, ils butent sur la loi informatique et libertés, qui interdit de surveiller automatiquement les réseaux, ce qui implique la constitution de fichiers d'infractions avec des données nominatives. Les producteurs déposent tout de même quelques dizaines de plaintes durant l'été 2004, mais en sont réduits à collecter les preuves à la main. Longuet et peu efficace.
Compréhensif, le gouvernement toilette la loi en août 2004. Deux firmes françaises se présentent pour automatiser la chasse, CoPeerRight Agency et AdVestigo. Le premier à se lancer est le secteur du jeu vidéo, via son syndicat professionnel, le Sell, qui signe avec CoPeerRight et obtient le nécessaire aval de la Commission nationale de l'informatique et des liberté