New York, de notre correspondant.
Les 737, 747, 767 et autre 777 ne sont plus triturés dans les hangars d'assemblage. Depuis le début du mois, Boeing ne fabrique plus d'avions commerciaux. C'est la conséquence d'une grève votée le 2 septembre par les mécaniciens, à 86 %, pour s'opposer aux propositions de la direction sur les salaires, la couverture médicale et les retraites pour les trois prochaines années. Ils sont plus de 18 000 grévistes répartis dans plusieurs sites de production, pour l'essentiel dans la région de Seattle, mais aussi dans l'Oregon et le Kansas. Une grève bien partie pour durer qui risque de fragiliser l'avionneur, confronté à une féroce concurrence d'Airbus. La précédente grève des mécanos de Boeing, en 1995, avait duré 69 jours.
Retarder. Dans une étude de mars dernier, révélée vendredi par le Seattle Times et confirmée par la direction, les experts de Boeing avaient évalué qu'une grève de trois mois amputerait le résultat d'exploitation de 1,1 milliard de dollars (817 millions d'euros), avec 80 livraisons manquées en 2005, dont 60 pour la gamme 737 et 12 pour la gamme 777. Une grève d'un mois suffirait à retarder le planning du 787, dont la production ne doit pourtant démarrer qu'en 2007. Selon le porte-parole de Boeing, la firme continue pour l'instant de «livrer les avions qui sont prêts», ce dont doutent le syndicat des mécaniciens et certains analystes qui insistent sur les risques de passage à la concurrence de plusieurs compagnies aériennes. Les