La perspective d'une pandémie de grippe dans les mois ou les années à venir n'en finit plus d'agiter le marché des vaccins. Le leader mondial, le français Sanofi-Pasteur, a annoncé jeudi la signature d'un contrat de 100 millions de dollars avec le gouvernement américain afin de préparer un vaccin contre la grippe aviaire. Le 1er septembre, le suisse Novartis a proposé à la firme californienne Chiron 4,5 milliards de dollars pour prendre possession de 100 % de son capital et mettre la main sur ses usines. Et moins d'une semaine plus tard, le britannique GlaxoSmithKline a croqué le canadien ID Biomedical pour 1,4 milliard de dollars. Pour le patron de GSK, Jean-Pierre Garnier, il s'agit de «répondre à la demande croissante de vaccins antigrippe» et de «préparer la menace d'une pandémie».
Calme historique. Cette agitation autour des vaccins contraste avec le calme historique du secteur, longtemps «parent pauvre de l'industrie pharmaceutique», selon l'expression de Florent Cespédès, analyste chez Natexis Bleichroeder. Avec autour de 2 % du chiffre d'affaires mondial de la pharmacie, les vaccins ont rebuté la plupart des labos, peu enclins à investir un domaine jugé peu lucratif, à cause de la complexité des technologies employées et de la pression sur les prix des Etats, pour des raisons de santé publique. Les grands labos privilégiaient les traitements des maladies chroniques, qui présentent l'immense avantage d'être consommés régulièrement et donc de gonfler le chiffre d'affair