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Libération

L'Etat rechigne à payer

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Les subventions sont loin de ce que préconise l'audit.
publié le 20 septembre 2005 à 3h45

Il manque un zéro à la fin du chèque. Alors que l'audit rendu public hier (lire ci-contre) estime que le coup de pouce nécessaire à l'entretien du réseau ferroviaire français (RFF) navigue entre 500 millions et 1 milliard d'euros par an, le ministère des Transports a annoncé hier qu'il mettrait royalement... 70 millions d'euros au pot. Un geste qui, assure le communiqué, fait suite à un louable effort l'an passé. Le communiqué affirme : «l'Etat a accru dès 2004 de 1,1 milliard à 2 milliards d'euros les subventions allouées à RFF, lui permettant de consacrer plus de 2,7 milliards par an aux dépenses d'entretien et de régénération.» Un satisfecit fallacieux : le gouvernement s'est contenté récemment de remplacer les dotations en capital versées à RFF par des subventions... d'un montant équivalent, voire légèrement moindre. Pire, les sommes versées cette année pour la régénération du réseau se sont élevées à 650 millions d'euros, contre les 900 prévus.

Gouffre. Globalement, l'Etat n'a de cesse de rogner les budgets versés à RFF, véritable gouffre, qui doit, en plus de ses missions ferroviaires, rembourser une dette qui lui coûte 1,5 milliard d'euros par an en frais financiers. A chaque fois que Bercy a réussi à infliger à la SNCF une hausse du montant des péages qu'elle verse à RFF, l'Etat en a profité pour diminuer ses contributions d'autant. Dans ces conditions, on peine à imaginer l'Etat arroser RFF de 500 millions d'euros à un milliard par an...

D'où les pistes évoquées dans