La Mède envoyé spécial
Négligence de la part de Total ou défaillance humaine ? Tout porte aujourd'hui à croire que l'incident survenu à la raffinerie Total de La Mède il y a un mois et demi, à une trentaine de kilomètres de Marseille, est la conséquence de la réunion de ces deux facteurs. Seulement voilà, si quatre salariés du groupe ont été sanctionnés, la direction de Total continue, elle, de nier les éventuelles fautes qu'elle aurait commises. Pourtant, Libération a pu avoir accès à un document qui implique le groupe pétrolier dans cette affaire.
Nuage noir. Dimanche 7 août en fin d'après-midi, à l'heure où beaucoup d'entre eux se trouvaient à la plage, les habitants de Sausset-les-Pins ont eu une très désagréable surprise venue du ciel : une pluie fine et noire, d'un hydrocarbure de type gazole, échappée de la raffinerie Total-La Mède, située à sept kilomètres de la commune. Ce sont 10 tonnes de cet hydrocarbure qui se sont baladées dans l'atmosphère, formant d'abord un immense nuage noir dans le ciel bleu de la Méditerranée. Le mistral, soufflant à plus de 90 km/h, a emporté l'hydrocarbure jusqu'à Sausset-les-Pins, provoquant une marée noire aérienne.
Pour expliquer l'incident, Total a pointé du doigt les négligences de quatre de ses salariés. Ils ont été sanctionnés mais, suite à un mouvement de grève, leurs peines ont été réduites à de simples mutations pour trois d'entre eux, et à une mise à pied de dix jours pour le quatrième. Le PDG du groupe, Thierry Desmarest, a évo