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Libération

Stringer, Gallois sans état d'âme

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Les Japonais comptent sur ce patron pour prendre des décisions difficiles.
publié le 23 septembre 2005 à 3h47

Tokyo de notre correspondant

«Je m'appelle Howard Stringer, je suis étranger. Je suis né au pays de Galles. J'habite dans un avion entre les Etats-Unis et le Japon.» Voilà comment se présentait le nouvel homme fort de Sony, lors de l'assemblée générale des actionnaires en juin dernier. Il aurait pu rajouter qu'il ne parle pas japonais et qu'il n'a qu'une modeste expérience de l'électronique grand public. Appelé à la rescousse de Sony à 63 ans, Howard Stringer est plutôt du genre à mettre les pieds dans le plat. Hier, lors de sa conférence de presse, il a avoué l'inavouable pour un Japonais salarié de Sony. «Sony n'est plus l'unique alternative sur le marché.» Façon sans doute d'amener la mauvaise nouvelle du massif plan de licenciement dévoilé dans la foulée.

Bâti comme un rugbyman, ce Gallois (il a la double nationalité britannique et américaine depuis 1985), diplômé d'histoire moderne d'Oxford, a commencé sa carrière comme journaliste avant de partir pour les Etats-Unis. Là-bas, il se fera vite un nom dans le secteur du divertissement et des médias. L'ex-patron de CBS News deviendra l'artisan du rachat par Sony des studios hollywoodiens Metro-Goldwyn-Mayer, puis de la fusion Sony Music avec Bertelsmann.

Attendu comme une sorte de messie, Howard Stringer a été proposé à la direction du groupe par son prédécesseur, Nobuyuki Idei (ex-patron francophile de Sony France). Les Japonais espèrent bien refaire avec Stringer le même coup qu'avec Carlos Ghosn à la tête de Nissan. Comme l