Il y a un an, en octobre 2004, la charte de la diversité, impulsée par l'Institut Montaigne, un club patronal, était signée par une quarantaine d'entreprises. Elles s'engageaient à respecter l'équité entre leurs salariés, quelles que soient leur couleur ou leur origine. Un an plus tard, 175 entreprises ont paraphé le document, encouragées par l'hyperactif Azouz Begag, ministre délégué à la Promotion et à l'Egalité des chances, qui a repris à son compte la charte patronale : la semaine dernière, il a récolté 87 signatures à Marseille. La semaine prochaine, ce sera au tour de Lille. «La charte est une première étape. Si on peut faire en sorte que les entreprises comprennent leur intérêt à recruter dans la diversité, on aura gagné», explique Azouz Begag. En attendant, les rapports alarmistes s'accumulent : dernier en date, celui de Roger Fauroux, remis le 8 septembre à Jean-Louis Borloo, ministre de la Cohésion sociale. Il dépeint une situation accablante : «La discrimination vis-à-vis des Maghrébins ou des Noirs, pour les appeler par leur nom, qu'ils soient français ou non, est, dans le domaine de l'emploi, largement et impunément pratiquée.» La charte de la diversité n'a-t-elle été qu'un argument marketing ? Samuel Thomas, vice-président de SOS Racisme, la juge sévèrement : «Elle dresse une liste de bonnes intentions mais n'impose aucune action ni aucun contrôle. L'écrasante majorité des signataires n'a rien fait.» Pourtant, parmi les entreprises signataires, des actions émer
L'entreprise prend des couleurs
Article réservé aux abonnés
publié le 26 septembre 2005 à 3h49
Dans la même rubrique