Louis Schweitzer, ancien PDG de Renault, vient de prendre les fonctions de président de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde), nouvellement créée sous l'impulsion de Jacques Chirac.
Les études actuelles confirment l'existence de discriminations, notamment raciales, en entreprise. Pensez-vous que la Charte de la diversité, lancée il y a un an par une dizaine de grandes entreprises, peut suffire à inverser la tendance ?
On est à un point d'inflexion dans l'attitude des acteurs sociaux envers la discrimination : l'indifférence fait peu à peu place à l'engagement. Ce changement de cap, encore fragile, suppose pour être tenu que trois éléments soient réunis : un effort de pédagogie générale, un engagement des entreprises et des syndicats et une volonté de faire respecter la loi. La Charte pour la diversité est une des nombreuses actions de sensibilisation et de communication à mener. Des entreprises, comme Renault, avaient anticipé le mouvement en mettant en place un code interne de bonne conduite, assorti d'un suivi au niveau du comité mondial du groupe. Que le ministre de la Promotion de l'égalité des chances, Azouz Begag, mouille la chemise pour inciter les entreprises à adopter cette initiative ne me choque pas, au contraire. Il faut y aller tous azimuts. Le président Chirac avait lui-même profité de l'installation de la Halde pour appeler les entreprises à négocier avec les partenaires sociaux un accord-cadre pour lutter contre la disc