Washington de notre correspondant
Dans leur quartier bouclé au centre de Washington, îlot entouré samedi de manifestants antiguerre, antimondialisation ou anti-FMI, les ministres des Finances de la planète Terre ont confirmé, ce week-end, le projet d'effacer 100 % de la dette de dix-huit des pays les plus pauvres vis-à-vis des institutions financières internationales. Ce résultat n'allait pas de soi car, depuis quelques semaines, la belle promesse lancée en juillet par les chefs d'Etat et de gouvernement lors du G8 de Gleneagles, en Ecosse, menaçait de s'effilocher.
Compensation. Quelques pays, conduits par la Belgique et les Pays-Bas, craignaient que les grandes nations ne se soient pas fermement engagées à «compenser» l'annulation de la dette par une hausse des contributions au Fonds monétaire international (FMI) et à la Banque mondiale. Pour ces deux institutions, l'annulation de la dette se traduit en effet par la disparition sèche d'une créance : un peu moins de 4 milliards de dollars pour le Fonds, une quarantaine pour la Banque.
Pour éviter que cela n'affaiblisse leur capacité d'action, les Huit avaient prévu de nouvelles contributions. Mais quelques pays comme les Etats-Unis ont eu des états d'âme : pourquoi compenser des dettes qui, de toute façon, n'auraient jamais été remboursées ? Est-ce bien le rôle du FMI de prêter de l'argent aux pays pauvres ? Vendredi encore, Tim Adams, sous-secrétaire au Trésor chargé des questions internationales, a fredonné cette musique : «