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Libération

Un voyage sans retour

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publié le 26 septembre 2005 à 3h49

Conseil des prud'hommes de Paris

C'est le cauchemar de tout bon pipole. Organiser une fête, réaliser que pratiquement personne ne viendra et qu'en plus personne n'en parlera. Corinne, responsable relations presse dans une boîte spécialisée dans la communication des entreprises, devait organiser au printemps 2004 un voyage de presse. Seuls six journalistes, sur le fichier de 120 adresses, ont fait le déplacement. Renvoyée dès juillet, après cinq années de service, elle se retrouve devant les prud'hommes pour dénoncer ce licenciement.

L'avocat de Corinne plaide le manque d'organisation de la direction, privant sa cliente du temps nécessaire pour convier le plus grand nombre. «La commande ferme est tombée en avril, explique-t-il, mais, jusqu'au 13 mai, ma cliente est restée dans les starting-blocks car elle n'avait toujours pas de date fixe d'événement.» Et sans date, pas moyen d'envoyer les cartons d'invitation. La défense avance que le temps aurait pu être occupé à une «vérification des coordonnées des journalistes et à une première prise de contact». Le 4 mai, ne voyant toujours rien venir, Corinne s'inquiète. Le 13 mai, la date est finalement officialisée, et arrêtée au 8 juin. «Les délais étaient limites, on tombait dans le week-end de l'Ascension. En plus, ma cliente avait planifié ses vacances pour le lendemain.»

Corinne ne sera présente que neuf jours dans l'équipe d'organisation du voyage de presse. Le 19 mai, les invitations sont finalement envoyées, un quota de 120 jour