New York, de notre correspondant.
C'est presque un tract syndical que Boeing publie sur son site Web : «retraites les meilleures de l'industrie : 70 dollars par mois pour chaque année de service, maintien des plans de couverture sociale existants...» Autant de revendications des salariés que la direction vient de satisfaire pour mettre fin à une grève entamée au début du mois. «Boeing avait clairement sous-estimé la situation, explique Scott Hamilton, un analyste du cabinet Leeham, près de Seattle, spécialisé dans l'aviation. La direction ne s'attendait pas à ce que cette grève soit votée aussi massivement. Dès lors, ils se sont retrouvés en position de faiblesse.»
«Solidarité». Deux facteurs ont contribué à faire reculer Boeing. L'impact de la grève sur les comptes, estimé par la compagnie elle-même dans une étude interne de mars, à 1,1 milliard de dollars (817 millions d'euros) pour trois mois, serait allé en s'accentuant avec le pourrissement du conflit et aurait fini par dépasser le coût des revendications des employés. La pression des compagnies clientes, enfin. Plusieurs d'entre elles, dont l'irlandaise Ryanair, avaient fait savoir qu'elles seraient obligées de revoir leurs plans de vol en raison de l'interruption des livraisons de l'avionneur américain.
Conclu vendredi soir, peaufiné samedi et rendu public dimanche soir, le nouvel accord doit être entériné jeudi par les employés, avant la reprise du travail. Les grévistes ont eu gain de cause sur leurs principales revend