«Spécialiste de la reprise des affaires en difficulté», dixit l'intéressé, Walter Butler devra être fidèle à sa réputation s'il est choisi comme patron de la SNCM. Ce Franco-Américain, président du fonds d'investissement Butler Capital Partners est aujourd'hui seul en lice pour la reprise de la société maritime. Le préfet de la région Paca, Christian Frémont, a qualifié son offre de «solution la plus intéressante». Il n'y avait, à vrai dire, pas beaucoup de compétition tant la SNCM fait peur aux milieux patronaux. Sur les 70 industriels et financiers démarchés par l'Etat, seuls deux repreneurs s'étaient fait connaître : Butler et Caravelle, un autre fonds français.
Et sa solution était a priori la mieux disante, au niveau social et financier. «Il proposait plus d'argent, en demandait moins à l'Etat et envisageait moins de licenciements», croit savoir un proche des négociations. En chiffres, cela se traduirait par un apport direct de 35 millions d'euros, l'Etat mettant 113 millions de sa poche, et la suppression de 350 à 400 emplois. De quoi permettre de relancer une entreprise qui perd annuellement 30 millions d'euros. Au niveau industriel, Butler s'est aussi engagé à ne pas céder la flotte de la SNCM et veut s'allier avec la Compagnie méridionale de navigation, qui fait du transport de fret et de passagers entre Marseille et la Corse.
Reste maintenant à convaincre les syndicats de voir leur destin entre les mains d'un financier. Un travail autrement difficile ! Butler peut le