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SNCM : «L'Etat ne nous laisse que la possibilité de la lutte»

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publié le 27 septembre 2005 à 3h50

Marseille de notre correspondant

Les employés de la SNCM (Société nationale Corse-Méditerranée) étaient venus en cortège jusqu'à la préfecture de Marseille sur l'air de Tout le bonheur du monde, mais ce sont des visages de malheur qui ressortent, à 18 h 15, hier. D'abord, Alain Mosconi (STC, syndicat des travailleurs corses) : «Le gouvernement a durci le ton et met la barre très haute. C'est la privatisation à 100 %. La liquidation pure et simple de la SNCM. Ça ne nous laisse que la possibilité de la lutte. Pas d'alternative : riposte il y aura.» Avec un préavis de grève, déposé pour jeudi, en Corse, par le STC, et le possible blocage des ports insulaires : «A partir de jeudi, nous ne nous interdisons plus rien», prévient calmement Mosconi.

Derrière lui, Jean-Paul Israël (CGT) dénonce «le diktat du gouvernement». Le cégétiste marseillais résume : «Le gouvernement nous dit : "C'est Butler ou Butler." C'est une agression. Une escroquerie. Un scandale financier. Le gouvernement, on ne le lâchera pas. Nous riposterons par une colère tranquille et mesurée.» Dehors, les collègues attendent, depuis 14 h 30. Chauds comme la braise. Bernard Marty (CGT) résume : «Le service public est bradé à un mec qui fait le casse du siècle. Pour 35 bâtons, il met 400 familles à la rue et se gave. Un cadeau royal. Spaggiari, c'est un bébé à côté.» Alain, navigant CGT de 50 ans, 23 ans de boîte, s'emporte : «Un drame pour Marseille. Une ville sinistrée.» On remballe les drapeaux CGT. Direction le ferr