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La biscuiterie Saint-Michel cède des miettes aux grévistes

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Jusqu'à hier, plus de la moitié des employés étaient en débrayage pour obtenir une revalorisation salariale.
publié le 29 septembre 2005 à 3h53

Saint-Michel-Chef-Chef, envoyée spéciale.

A 11 heures du matin, ça sent le chocolat et l'oeuf frit dans la cour de l'usine. On fabrique des Roudor, épais biscuits sablés à la bretonne. Une heure plus tard, ça sent la merguez et la saucisse aux herbes. Les salariés de la biscuiterie Bahlsen-Saint-Michel ont débuté leur débrayage-pique-nique. Avec les renforts de l'équipe du matin et de l'après-midi, ils sont une grosse centaine, soit une petite moitié de l'effectif de l'usine, à avoir répondu à l'invitation.

Il est 14 heures quand la délégation de cinq salariés syndiqués de la CGT entre en négociation avec la direction de l'usine. Un premier geste depuis le début du mouvement entamé, le 13 septembre, par une demi-heure de débrayage quotidien pour réclamer des augmentations de salaire de 5,51 %. Sans réponse de la direction, ils sont passés à une heure. Depuis lundi, l'arrêt de travail était de deux heures par jour. «C'est simple, on veut du pognon», explique Monique, 39 ans, salariée chez Saint-Michel, depuis vingt et un ans à l'emballage. Grâce à son ancienneté, sa fiche de salaire indique 1 241 euros par mois. Sans ses annuités de galettes, elle serait payée 8,15 euros de l'heure, soit 12 centimes de mieux que le Smic. Viviane, sa collègue de chaîne, est arrivée dans l'entreprise de Saint-Michel-Chef-Chef il y a seulement quatre ans. Elle touche 1 050 euros «et je suis à l'indice le plus qualifié», précise-t-elle. Entre Nadine et Guislaine, dix-huit ans d'ancienneté d'écart e