A voir le prospectus promotionnel datant de 1999, on se dit que Repetto revient de loin. A l'époque, l'entreprise fabrique toujours les meilleurs chaussons de danse du monde. Mais le reste de la gamme est «vieillot», selon les propres termes du patron d'aujourd'hui, Jean-Marc Gaucher. En étant moins poli, on peut dire sans insulter la marque que la gamme est totalement à côté de la plaque. Des mocassins à talon carré, dans les marron, taupe ou noir. Des pantoufles. L'entreprise en plus perd des sommes astronomiques.
Pourtant Jean-Marc Gaucher flaire la bonne affaire et décide de se porter acquéreur de l'entreprise. «La société était pourrie, raconte-t-il. Mais la marque était incroyablement vivante. C'était pour moi la condition finalement idéale du redressement.» Au point qu'aujourd'hui il se penche sur le dossier Charles Jourdan, accompagné d'un fond d'investissement. «La marque là aussi est formidable, ce serait un challenge de relancer cette entreprise. Toutes les femmes ont en tête les escarpins Jourdan, c'est un mythe.» La date limite de dépôt des dossiers des éventuels repreneurs est fixée à ce soir. Mais le tribunal pourrait se donner encore un peu de temps pour choisir l'acquéreur. Ce que réclament certains candidats. Mais aussi les syndicats et les pouvoirs publics, qui estiment qu'un certain nombre d'hypothèques n'ont pas été levées par les actuels propriétaires de Charles Jourdan, notamment sur la propriété de la marque. Rendant la conclusion d'une reprise diffici