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Libération

Comme une odeur de poudre

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publié le 30 septembre 2005 à 3h53

Coup double. Licencié pour faute lourde par Thales en 2004, Michel Josserand, l'ancien patron de Thales Engineering and Consulting (Thec), est sur le point d'être débarqué d'EADS, où il avait trouvé refuge. Mis en examen en avril 2005 pour «corruption» dans l'affaire du tramway de Nice, il a, depuis, multiplié les déclarations fracassantes sur son ancien employeur ­ devant des magistrats niçois puis récemment au journal le Monde ­, en accusant Thales de nombreuses turpitudes planétaires : violation de l'embargo en Irak, pot-de-vin à un ministre grec, copinage avec la Délégation générale de l'armement... L'affaire niçoise ­ 90 000 euros versés à Dominique Monleau, adjoint au maire UMP ­ est ramenée à de plus justes proportions.

Confesse. Josserand a passé trois mois en prison au printemps dernier. Le 15 mai, il était extrait de sa cellule pour une déposition-fleuve dans le bureau du procureur adjoint Gilles Accomando (lire ci-contre). Durant cinq jours, l'ex-PDG de Thec confesse tout ce qu'il a pu voir ou entendre. «Une simple reprise de toutes les rumeurs fantaisistes de radio moquette», grince un dirigeant de Thales.

L'affaire Josserand a immédiatement relancé la vieille hostilité entre les deux vendeurs d'armes rivaux, EADS et Thales. Ce dernier soupçonnant le premier de fomenter une OPA hostile avec la complicité de l'Etat. Or Josserand quitte Thales en décembre 2004 et rejoint EADS début 2005, soit quelques semaines seulement après la tentative avortée de prise de contrôle