Berlin de notre correspondante
L'histoire est encore plus hallucinante qu'on avait imaginé. Klaus-Joachim Gebauer, 61 ans, manager chez Volkswagen pendant trois décennies, a détaillé hier, dans une interview-fleuve de huit pages à l'hebdomadaire Stern, comment il a régulièrement fourni des prostituées aux dirigeants du premier groupe automobile européen. Le tout aux frais de Volkswagen. Révélée début juillet, l'affaire a déjà fait la une de la presse people durant tout l'été. Peter Hartz, le très charismatique directeur du personnel du groupe, et Klaus Volkert, président du comité d'entreprise, ont même été poussés à la démission. Mais personne ne connaissait l'ampleur des détournements de fonds.
Brésilienne préférée. D'après le témoignage de Gebauer, une dizaine de dirigeants du groupe ont participé activement à ce commerce. Tout a commencé en 1996, à l'occasion du premier grand voyage du comité d'entreprise de VW au Brésil. Installés à l'Othon Palace, ces messieurs n'ont eu qu'à se servir à la discothèque Help. «Ensuite, dit-il, quels que soient la ville ou le pays, il fallait que la fourniture de filles soit garantie.» Gebauer raconte ainsi comment il a erré dans Lisbonne en mai 2005 juste avant que l'affaire éclate , à la recherche de la Brésilienne préférée de Peter Hartz.
Ces extra se sont révélés extrêmement coûteux. Avant chaque rencontre, Klaus Volkert se voyait remettre des enveloppes de 10 000 à 15 000 euros par Gebauer. Peter Hartz, lui, ne payait jamais directe