Menu
Libération

La SNCF se heurte à la barrière des Corail

Article réservé aux abonnés
L'Etat l'oblige à remplacer les trains supprimés par des dessertes régionales, et à supporter les déficits.
publié le 6 octobre 2005 à 3h59

Louis Gallois, le président de la SNCF, avait déjà avalé quelques couleuvres, mais celle-ci est de taille. Depuis presque trois ans, la SNCF exige qu'une solution soit trouvée entre l'Etat et les régions pour le financement des trains interrégionaux (dits TIR ou Corail), qui ont plombé les comptes de l'entreprise de 124 millions en 2004. Hier, la solution a été trouvée : la SNCF devra continuer à faire circuler les trains, et payer la note sans mot dire. Et si d'aventure la SNCF suggère quelques modifications dans les dessertes, comme elle l'a fait hier sur les lignes les plus déficitaires (1), ce sera pour sa pomme. Le ministre des Transports, Dominique Perben, a ainsi précisé : «Chaque fois que la SNCF proposera de supprimer une desserte Corail, elle fera la proposition de créer un train régional dont elle prendra en charge les coûts de fonctionnement.» Un bref rappel des déclarations de Gallois permet de mesurer la claque infligée au patron des cheminots. A l'été 2004, Gallois met les régions et l'Etat en face de leur responsabilité et annonce, bravache : «Il faut maintenant prendre des décisions. Nous n'avons pas de caisse secrète, de poche cachée pour supporter des déficits durables sur ce type de train.» Une forme d'ultimatum est posée à la mi-décembre, date des changements d'horaires. A la fin de l'année, aucune solution n'a été trouvée... et la SNCF se voit priée de continuer pendant encore un an la ruineuse exploitation des Corail, parvenant néanmoins à supprimer qu