à Marseille
Coûte-t-elle trop cher ?
«Au cours des quinze dernières années, ce sont plus de 1,2 milliard d'euros de fonds publics qui ont été versés», a affirmé le Premier ministre, mardi. Villepin commet une confusion. Il y a, d'un côté, l'argent versé par l'Etat pour assurer la continuité territoriale (justifiée) et, de l'autre, la gestion (calamiteuse) de la SNCM. Chaque année, la SNCM touche environ 60 à 70 millions d'euros pour la liaison Corse-continent (soit près d'un tiers du chiffre d'affaires). Aucun gâchis, selon la Commission européenne en 2001 : ces subventions «correspondent aux surcoûts» du contrat de service public, et forment un apport indispensable car «le jeu des forces du marché n'a pas répondu aux exigences de fréquences demandées par les pouvoirs publics». Le privé Corsica Ferries bénéficie aussi de subventions : 10 millions d'euros en 2004.
Y a-t-il trop de personnel ?
1 200 employés chez Corsica Ferries (CF), 2 400 à la SNCM. Pour des transports de passagers équivalents sur la liaison Corse-continent : 975 000 personnes pour la SNCM, 1,08 million pour CF en 2004. Et une plus grande activité totale à la CF : 1,8 million de passagers contre 1,2. Corsica Ferries fait donc plus avec moins. Certes, les contraintes de service public ne sont pas les mêmes. CF fonctionne comme une low-cost, sur des lignes plus rentables et sous pavillon italien, moins contraignant. Mais ça n'explique pas tout: selon les repreneurs, avec 400 postes de moins, la SNCM est rentable.
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