Quatre ans après son arrivée triomphante au Royaume-Uni dans les bagages de Cadbury-Schweppes, qui venait de le racheter à Pernod-Ricard pour la coquette somme de 700 millions d'euros, Orangina ne devrait plus tarder à repasser le Channel dans l'autre sens. C'est un communiqué glacial du groupe britannique de confiseries et de soft drinks qui a donné le signal de ce départ imminent, le 1er septembre, à Londres : «A la suite d'une revue stratégique de sa division boissons en Europe, la direction a décidé de concentrer ses ressources financières et humaines sur la confiserie et les autres divisions boissons, qui ont un plus grand potentiel de croissance.» Cadbury veut aller vite : les offres, à déposer auprès de la banque d'affaires Goldman Sachs, devront lui être communiquées dans le courant de la semaine prochaine. Une décision définitive devrait être prise d'ici à la fin de l'année.
Incroyable déroute. La froideur du ton ne parvient pourtant pas à masquer l'essentiel : Cadbury, le roi des chocolats et des chewing-gums, n'a pas été à la hauteur de la fameuse petite bouteille ventrue. Car, depuis juin 2001 et sa reprise en main par les Britanniques, Orangina a vu ses ventes décliner sans cesse, baissant notamment de 8 % dans les rayons des hypers français, selon l'institut Nielsen, tandis que le marché global des boissons sans alcool grimpait de 15 % environ. Une incroyable déroute, selon ce familier d'Orangina : «Convenablement géré, Orangina aurait pu facilement tripler ses