Marseille, de notre correspondant.
La lutte finale ? Elle débute, vendredi matin, sous les fenêtres du maire UMP de Marseille, Jean-Claude Gaudin. Ça crie, ça tire des pétards, ça fait un maximum de potin pour lui casser les oreilles, mais il reste étonnamment muet sur les conflits. Les grévistes de la Société nationale Corse-Méditerranée (SNCM) sont venus par la mer, avec leur moyen de transport habituel : les canots de sauvetage décrochés des ferries. Ils font des ronds dans le Vieux-Port, avec des banderoles «Villepin-Butler association de malfaiteurs» et «51 % sinon rien», référence au pastaga, et à leur volonté de voir l'Etat rester majoritaire. A leur côté, les grévistes de la Régie des transports marseillais (RTM), ceux du Port autonome de Marseille (PAM), les salariés de chez Nestlé Saint-Menet... 1 500 personnes, selon les syndicats, 900 selon la police. Joli «moment de convergence», dit Mireille Chessa, leader de la CGT dans les Bouches-du-Rhône : «On va ébranler le gouvernement et le Medef !» La vie d'un Marseillais, ça peut être ça : s'il habite près du port, il ne peut dormir avant 3 heures du matin, car les grévistes de la SNCM font rugir les sirènes des bateaux bloqués. Le matin, il se lève, part à pied au boulot...
Le schmilblick. Vendredi matin, sur RTL, Laurence Parisot, patronne du Medef, demande au gouvernement de débloquer les ports de Marseille et Bastia, en grève depuis le 27 septembre, car il y a «urgence». A 18 heures, le préfet lance les troupes à Fos