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Libération

IBM rejette le management génétique

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La firme n'utilisera pas les informations ADN dans ses rapports avec ses salariés.
publié le 11 octobre 2005 à 4h02

Washington de notre correspondant

C'est du jamais vu : un grand groupe, IBM, s'apprête, selon le New York Times, à s'engager publiquement à ne jamais utiliser des informations génétiques dans ses relations avec ses 300 000 salariés répartis dans le monde entier. Aux Etats-Unis, de plus en plus d'associations de défense des libertés publiques s'inquiètent des risques de voir les entreprises abuser des informations qu'elles pourraient tirer de l'analyse des codes génétiques de leurs salariés. Déjà, il y a quelques années, des cheminots du Burlington Northern Santa Fe Railroad avaient découvert que leur employeur avait utilisé des échantillons de sang d'au moins 18 d'entre eux pour faire réaliser des tests de prédisposition au syndrome du canal carpien (une pathologie du poignet très fréquente et coûteuse aux employeurs). La compagnie avait été poursuivie par l'administration fédérale, et avait dû renoncer à ses tests.

IBM compte s'engager à ne jamais recourir à de tels procédés, ni à l'embauche, ni pour l'accès à son système d'assurance santé. Impliqué par ailleurs dans le genographic project (la collecte massive de données génétiques des populations du monde), le groupe informatique entend montrer l'exemple.

Pour des employeurs ou des assureurs, la tentation de recourir à des tests génétiques est de plus en plus grande, car la médecine fait d'énormes progrès dans l'identification des facteurs génétiques prédisposant à telle ou telle maladie. Il existe encore peu de lois contre l