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Libération

LVMH met l'art en tête de gondole

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publié le 11 octobre 2005 à 4h02

Il va falloir trouver un autre terme que «temple du luxe». Le magasin Vuitton qui ouvrira demain matin au 101 de l'avenue des Champs-Elysées, à deux pas de l'Arc de Triomphe, à Paris, ne rentre pas dans cette catégorie marchande du siècle dernier. Même le mot plus récent de flagship store (en français, «magasin porte-drapeau») est trop réducteur pour Yves Carcelle, PDG du malletier Louis-Vuitton. Alors ? Disneyland du sac à main ? Magasin d'art contemporain ? Lieu pour happenings de luxe ? La vérité se situe au confluent des plus subtiles techniques du marketing et des disciplines artistiques. Le tout arrosé de dizaines de millions d'euros.

En tout cas, ce mélange des genres artistico-commercial s'impose désormais quand il s'agit de fourguer du sac à main à la pelle (à partir de 500 euros) et de la pochette en pagaille (à partir de 450 euros). Le building rénové célèbre aussi la création de Louis-Vuitton il y a cent cinquante ans à Paris. Pourquoi un tel magasin à Paris alors que la moitié des ventes de la marque se font en Asie, avec de fortes dominantes au Japon et en Chine, et que la vieille Europe ne représente qu'un quart du chiffre d'affaires de la marque ? Parce qu'on est sur les «Champs» (et du bon côté, celui des numéros impairs), et que le magasin ne devrait avoir aucun problème à se remplir de touristes japonais, chinois, russes ou saoudiens.

Foultitude. Hier et aujourd'hui, c'est fête pour les 600 meilleurs clients de la marque, à qui l'immeuble a été réservé afin