Marseille de notre correspondant
L'espoir de la reprise ? Ce matin, les salariés de la SNCM (Société nationale Corse-Méditerranée), en grève depuis le 20 septembre, se retrouvent à Marseille sur le ferry Méditerranée pour «se prononcer en leur âme et conscience» et à bulletins secrets sur la suite du mouvement. Sans préjuger du résultat, ni dévoiler sa position, Jean-Paul Israël (CGT) indiquait hier soir, au 23e jour de grève : «Soit on va jusqu'à ce que ça sente le brûlé, soit on crée les conditions pour que ça ne brûle pas.» Le leader de la CGT-marins précisait : «Je ne sais pas de quoi sera fait le résultat des urnes. Peut-être le gouvernement l'emportera sur la privatisation. Mais dans ce cas, en tant que citoyens, on fera un collectif contre le scandale financier» qu'elle représente. Son syndicat a vérifié que la cessation de paiements, annoncée par la direction pour la fin de semaine en cas de poursuite de la grève, est dans les tuyaux : «On peut penser qu'il y a une certaine complicité de l'Etat qui a amené l'entreprise jusque-là», dit Israël, mais aller plus loin reviendrait à se brûler les doigts. Et à porter le chapeau. Il devait le dire hier soir, au cours d'une assemblée générale nocturne d'«information» : «Les salariés doivent savoir ce qui peut se passer en cas de dépôt de bilan. Puis ils s'exprimeront.»
Avant de chercher une porte de sortie, les cégétistes ont tenté d'obtenir de nouvelles garanties, auprès du préfet. Mais la lettre du commissaire du gouvernement