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Libération

Arc international, arts de la table et du dégraissage

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En dépit de nouveaux marchés, 4 000 emplois pourraient être supprimés.
publié le 15 octobre 2005 à 4h06

Lille, de notre correspondante.

Comment supprimer 4 000 emplois dans un secteur à 12,5 % de chômage sans que la révolte gronde ? En y mettant les formes, et en prenant son élan. C'est tout le talent d'Arc international, la cristallerie d'Arques, près de Saint-Omer, dans le Pas-de-Calais. Arc, c'est un peu plus de 10 000 emplois, plus de salariés dans l'usine que d'habitants dans la ville (9 000). La deuxième usine de France après Michelin, une mère nourricière qui règne sur le bassin d'emploi depuis des dizaines d'années.

«En zone dollar». D'abord, mettre les formes. Le géant du verre et du cristal ­ qui se développe au Moyen-Orient et en Chine «pour produire au plus près des nouveaux marchés» ­ annonce 2 659 suppressions d'ici à 2008, sur le site d'Arques. Un chiffre officiel qui en cache un autre, plus élevé. Un document présenté aux syndicats jeudi prévoit une diminution de l'effectif de 3 981 postes à partir du 1er juillet 2004. De fait, depuis cette date, l'effectif a déjà fondu : cessations d'activité anticipées, décès, départs en retraite et démissions, non remplacés, sauf certains postes clés. Ainsi, l'entreprise a perdu presque 600 salariés en un an, sans plan social. Aucun saisonnier n'a été pris cet été. Fini les embauches pour les enfants des ouvriers de l'usine, une première dans l'histoire du site.

«Il ne faut pas donner foi aux prêcheurs de mauvaises nouvelles, dit Jacques Parissaux, directeur général. L'inquiétude va s'évaporer. Je souhaiterais que les médias, l