Le Havre correspondance
Entassés dans le petit local de la CGT de la raffinerie Total de Gonfreville-l'Orcher, à quelques encablures du Havre (Seine-Maritime), tous les grévistes ont levé la main, hier, pour reconduire la grève, qui entre ainsi dans sa cinquième semaine. Estimant que la direction ne répond pas à leurs revendications, les 70 salariés du service des expéditions (sur les 1 600 que compte la plus grosse raffinerie de France) affichent leur détermination.
Plaque tournante. «On nous prend pour des tourneurs de vannes qui n'ont qu'à appuyer sur un bouton, lâche cet opérateur, 28 ans d'ancienneté, coefficient 215 sur la grille salariale, payé 2 350 euros par mois, sans les primes. Mais nous sommes la plaque tournante de la raffinerie !» Cet autre, qui avait suivi, en mai, la semaine de grève sur le lundi de Pentecôte, accuse : «Y en a marre que les profits mirobolants de 1 milliard d'euros par mois ne soient pas redistribués !» Depuis le 20 septembre, plus une goutte de produit pétrolier ne rentre ni ne sort du site. Ce qui représenterait un manque à gagner de 2 millions d'euros par jour à l'usine normande.
Au départ, la CGT revendiquait une correction des écarts de salaires constatés au secteur transferts, mélanges, expéditions (TMEX), qui gère les produits entrants et sortants d'une raffinerie fournissant 17 % du carburant consommé en France. Le syndicat demandait une augmentation mensuelle de 200 euros pour chacun des 64 purgeurs, jaugeurs, opérateurs, îlotiers, gui