Ça n'est pas la Colombie, ni la Biélorussie. En France, un syndicaliste ne joue pas sa vie dans son engagement pour le collectif. Mais dans certains endroits, il est difficile de militer. En Seine-Saint-Denis, les militants de la CGT relèvent depuis quelques mois toutes ces entraves, toutes ces menaces contre leurs activités. D'un délégué menacé par sa direction quand il dénonce le harcèlement sexuel dont sont victimes deux de ses collègues. En passant par l'intervention de la force publique pour réquisitionner les grévistes de Connecting Bag Services (sous-traitant bagagiste) à Roissy. Ou certaines municipalités qui «suspendent» ou «oublient de payer» les subventions de fonctionnement de bourses du travail du département. «On constate un durcissement depuis six mois, une criminalisation de l'action syndicale, note Thierry Dumez, secrétaire général CGT du département. On se doit d'être extrêmement réactifs quand certaines de ces entraves apparaissent.» Une réaction qui passe par une manifestation à Bobigny aujourd'hui.
Pourtant, les syndicats se sentent soutenus par l'administration du travail: notamment quand la direction de PSA demande le licenciement du délégué syndical CGT de l'usine d'Aulnay. Après un incident lors d'une grève des salariés d'une société de nettoyage sous-traitante de PSA, la direction a demandé à l'inspection du travail du département, comme le prévoit le code du travail, l'autorisation de le licencier. L'administration a refusé fin septembre. La directi