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Libération

L'ail chinois pousse, la France fait la tête

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Maraîchers et agriculteurs multiplient les initiatives pour contrer cette concurrence.
publié le 19 octobre 2005 à 4h08

Après les T-shirts à prix cassés, la Chine attaque massivement le front de l'ail. Premier producteur mondial de ce condiment (un million de tonnes l'an dernier), Pékin inquiète les 2200 exploitants français du sud de la Loire, berceau des gousses tricolores (30 000 tonnes produites en 2004). «L'ail chinois est de 30 % à 50 % moins cher que le nôtre et nous prend de plus en plus de parts de marchés à l'exportation en Europe, surtout en Allemagne et en Grande-Bretagne», se désole Christiane Pieters, membre de l'Association nationale interprofessionnelle de l'ail (Aniail) qui lance cette année un vaste plan de reconquête.

Protection. Un souci d'autant plus sérieux que la liliacée procure aux maraîchers et aux agriculteurs des marges bien meilleures que celles des légumes traditionnels : un kilo de pommes de terre basiques se vend difficilement au-delà de 65 centimes d'euro le kilo quand la même quantité d'ail trouve preneur à 1,70 euro, voire 2 euros (prix payé au producteur).

Pourtant, l'ail français et son allié espagnol (numéro 1 européen avec 168 000 tonnes produites) ne devraient pas être si inquiets de la menace : depuis la première offensive surprise de Pékin sur l'ail européen en 1993, l'Organisation mondiale du commerce a mis en place une clause de sauvegarde pour protéger les pieds d'ail du Vieux Continent des importations à bon marché. «En principe, la Chine ne peut pas vendre en Europe plus de 4 % de sa production sans demander officiellement une autorisation d'export