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Les autoroutes bradées selon un député UMP

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Gilles Carrez estime que la privatisation pourrait rapporter beaucoup plus.
publié le 21 octobre 2005 à 4h10

Au moment d'annoncer la privatisation des autoroutes début juin, Dominique de Villepin n'imaginait sans doute pas s'engager sur une voie si accidentée. Après moult débats sur le fond et la forme de cette cession contestée, voilà qu'un nouveau grief surgit, porté par un membre de l'UMP : l'Etat s'apprête à brader les autoroutes à la moitié de leur valeur. Rien de moins.

C'est Gilles Carrez, rapporteur général du budget (UMP), qui a soulevé la semaine dernière le problème lors d'un débat parlementaire devant l'Assemblée nationale. Là où l'Etat attend de 10 à 12 milliards d'euros, Carrez a estimé qu'il pourrait en recevoir 22 ou 23 milliards. Rien de magique : Carrez se réfère simplement à l'évolution, début 2005, du taux d'actualisation (qui permet de valoriser le patrimoine de l'Etat dans le temps) : «Dans son rapport [sur la valorisation du patrimoine autoroutier], Hervé Mariton évoque une valorisation de 10 à 12 milliards en retenant un taux d'actualisation de 8 %. Or le rapport Lebègue, du Commissariat au plan, le situe désormais de 4 % à 6 %. Si l'on retient un taux de 5 %, avec une augmentation du trafic de 2 %, la valorisation sera de l'ordre de 22 à 23 milliards.» Et de suggérer : «Je souhaite vraiment que nous en discutions sur le fond.»

Hier, devant le Sénat qui débattait de la question, Thierry Breton s'est réfugié derrière l'arbitrage à venir de la Commission des participations et transferts (ex-Commission de privatisation, en charge de vérifier la valeur des entrepr