Menu
Libération

Au Gabon, l'excédent mangé par la dette

Article réservé aux abonnés
Seule une partie des bénéfices records ira aux investissements publics. Le FMI y veille.
par Pauline SIMONET
publié le 22 octobre 2005 à 4h13

Libreville correspondance

Le bâtiment en forme de fusée au décollage qui abrite le ministère du Pétrole est en effervescence. Un contrat vient d'être signé entre l'Etat gabonais et la compagnie pétrolière Maurel & Prom. Il porte sur l'exploration d'un bloc situé au coeur de la forêt tropicale gabonaise. Une opération risquée et coûteuse pour un bloc jugé peu rentable par le passé. Mais la hausse des cours du brut permet à certaines compagnies pétrolières, comme cette société à capitaux français, de mettre en oeuvre de nouvelles technologies, d'exploiter des champs laissés à l'abandon, et de découvrir éventuellement des gisements. Une nouvelle donne qui tombe à point nommé pour le Gabon, dont la production est déclinante : de 18 millions de tonnes en 1998, elle est descendue à 12,5 millions en 2002 pour se stabiliser depuis 2003 autour de 13 millions de tonnes. La flambée du prix du baril est aussi une aubaine pour les finances gabonaises, dans le rouge depuis de nombreuses années. La loi de finances 2004 prévoyait des recettes pétrolières de 720 millions d'euros. Elles se sont finalement élevées à 980 millions d'euros, offrant à l'Etat gabonais un excédent exceptionnel de260 millions d'euros. Et 2005 s'annonce plus fructueuse encore : les autorités tablaient sur un prix moyen du baril de 33,7 dollars (le brut gabonais subit une décote allant jusqu'à 8 dollars par rapport au brent), il atteindra plutôt les 48 dollars. Selon les dernières prévisions du FMI, l'Etat gabonais devr