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Libération

L'or noir moins opaque

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Sous la pression internationale, de plus en plus de producteurs et de pétroliers publient leurs comptes. Mais en découvrent les désavantages.
publié le 22 octobre 2005 à 4h13

Johannesburg

de notre correspondante

La hausse du prix du pétrole pourrait être une mauvaise affaire pour les habitants pauvres des pays producteurs. C'est la crainte, en forme de paradoxe, exprimée par certains participants au Congrès mondial sur le pétrole, qui a rassemblé 3 000 participants à Johannesburg, fin septembre. Une mauvaise affaire car, souvent, la manne pétrolière est détournée par les élites au pouvoir. C'est particulièrement vrai en Afrique noire, dont les deux principaux producteurs ­ le Nigeria et l'Angola ­ figurent parmi les vingt pays au bas de l'index de développement humain (IDH) de la Banque mondiale. «La hausse des prix va leur offrir un répit : ils seront moins sensibles aux pressions internationales», déplore Stuart Brooks, de la compagnie américaine Chevron.

Audit. C'est la première fois depuis sa création en 1933 que le Congrès aborde le problème de la transparence dans l'allocation des revenus pétroliers. «Il y a six ans, à Calgary, nous nous étions réunis dans une atmosphère d'état de siège, à cause des manifestations des ONG, se rappelle Richard Lanaud, de Total. Maintenant, celles-ci participent aux débats et la transparence est devenue un thème important.» Lancée par Tony Blair en 2002 et appuyée par Jacques Chirac, «l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives» (EITI, selon le sigle anglais) rassemble vingt et un pays producteurs (dont quatorze africains), tous les plus gros pétroliers et les ONG.

L'EITI stipule que tous le