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Libération

Le Japon retraite ses retraités

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Dans ce pays vieillissant, les grandes entreprises commencent à réembaucher des salariés de plus de 60 ans.
publié le 24 octobre 2005 à 4h13

Tokyo de notre correspondant

Gagnée sur la mer, la ville nouvelle de Makuhari (80 000 habitants), à 50 kilomètres à l'est de Tokyo, abrite un quartier d'affaires ultramoderne, le Makuhari Messe, véritable poumon économique. A en croire les promoteurs immobiliers qui bétonnent l'avenir de Makuhari, ce serait la terre promise. Autrefois maillée d'exploitations agricoles et de rizières, la ville abrite maintenant des parcs scientifiques, des laboratoires et des centres de recherche et développement. Dans ce décor futuriste, Shigeo Hirano, dynamique chef d'entreprise de 61 ans, a installé les nouveaux bureaux de Mystar 60, filiale du groupe Mystar Engineering (650 ingénieurs) au onzième étage d'un building antisismique. Une PME au métier révolutionnaire, résolument «tournée vers l'avenir» : aider les personnes de plus 60 ans à trouver un emploi. «Au Japon, nous vénérons les vieux, explique Shigeo Hirano. Une fois par an, nous célébrons la Journée des personnes âgées. De même, dans notre pays, le travail est une vertu. En développant Mystar 60, j'ai voulu aider les individus de 60 ans, 70 ans ou plus, qualifiés ou pas, soucieux de continuer à travailler ou de se reconvertir professionnellement.» D'après les sondages, 60 % des Japonais âgés interrogés disent vouloir continuer à travailler pour être utiles à la société.

Quinze ans après sa création, Mystar 60 a décollé. Première agence intérimaire du troisième âge au Japon, elle a déjà aidé 650 retraités à trouver un emploi. Certains