S'il y a du chômage, c'est évidemment de la faute aux chômeurs, cette bande de resquilleurs qui abusent des bienfaits des indemnités de chômage plus connues sous le label «Hartz IV» (345 euros par mois à l'ouest, 331 euros à l'est). C'est ce qui ressort d'un récent rapport du ministère de l'Economie. Intitulé Priorité aux gens honnêtes : contre l'abus, l'extorsion et le self-service dans l'Etat social, le document suscite quelques remous à Berlin. Pas tellement parce qu'il a été diffusé en pleines négociations gouvernementales, mais plutôt en raison de son style délateur. Ainsi, il expose des cas comme celui d'Annette, dénoncée par ses voisins parce qu'elle conduisait «une grosse voiture». Le ministre de l'économie SPD Wolfgang Clement aime pour sa part raconter l'histoire de cette Tunisienne qu'une agence pour l'emploi n'arrivait jamais à joindre parce qu'elle était retournée vivre en Tunisie. Evidemment, il n'évoque pas les drames des allocataires contraints de déménager parce que leurs appartements ont 2 m2 de trop pour toucher les allocations. Pourtant, comme le note le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung, «les abus ne peuvent pas expliquer à eux seuls comment les coûts de Hartz IV ont pu à ce point aller dans le décor». Au lieu de 14,6 milliards, l'Etat allemand devra verser cette année 26 milliards d'euros d'indemnités au titre de Hartz IV. Cela explique certainement l'amertume de Wolfgang Clement et de son ministère. Ministre phare du gouvernement Schröder, Cleme
A la chasse aux vilains chômeurs
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publié le 26 octobre 2005 à 4h14
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