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Libération

Seuls les Grecs feront de la feta

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Cette appellation est désormais réservée au fromage produit localement.
publié le 26 octobre 2005 à 4h14

La justice européenne a mis fin, hier, à l'interminable guerre de la feta, déclenchée en 1993 par la Grèce qui se jugeait déjà assaillie de contrefaçons variées. La Cour de Luxembourg a confirmé que cette appellation devait être réservée exclusivement au fromage de brebis frais produit en Grèce. Les conditions d'une appellation d'origine protégée (AOP, équivalente à une appellation d'origine contrôlée en France) y sont bel et bien remplies : pâturage extensif et transhumance des brebis qui sont le fruit d'une tradition ancestrale, flore spécifique très diversifiée qui confère au produit fini une saveur et un arôme particuliers, etc. Un sérieux revers pour l'Allemagne, le Danemark et la France, gros consommateurs qui fabriquent à eux trois depuis des décennies des quantités importantes de feta (20 % de la production mondiale, y compris avec du lait de vache) et qui affirmaient que cette dénomination était devenue générique. En France, par exemple, les producteurs de roquefort écoulent jusqu'à maintenant une partie de leurs surplus sous forme de feta. En décembre 2002, ils avaient manifesté à Millau (Aveyron) sur l'air de «gardarem lo feta». Raté.

Les producteurs de «feta» non grecs ont désormais jusqu'au 15 octobre 2007 pour éliminer totalement cette appellation alléchante de leurs produits. Ce qui ne semble poser aucun problème à Lactalis, le premier groupe laitier français et aussi le plus gros producteur tricolore de feta (12 000 tonnes par an pour 50 millions d'euros de ve