La grippe du poulet tétanise les consommateurs européens. En France, où l'épisode de la «vache folle» avait mis quelques mois à faire plonger la consommation de steaks d'un peu plus de 40 %, le feuilleton du poulet fiévreux apparaît plus dramatique. Dans les hypers, les ventes de volailles se sont effondrées de 25 % en moyenne la semaine passée, après 20 % la semaine précédente, selon la Fédération du commerce et de la distribution (FCD). «C'est une forte baisse qui touche aussi bien le poulet que la dinde et le canard», a déclaré hier Jérôme Bédier, le patron de la FCD. Une baisse qui va même parfois au delà : 30 % à 50 % pour la demande de poulets à rôtir dans certaines enseignes. Les gallinacés sont aussi délaissés par les acheteurs de Rungis (Val-de-Marne), qui voit passer chaque année 100 000 tonnes de volailles : la semaine passée, les ventes y ont plongé de 15 %. «A Rungis, les prix ont eux aussi beaucoup chuté : 22 % actuellement, mais personne ne vous le dira», affirme un professionnel qui veut garder l'anonymat, tant le sujet est sensible pour la filière et ses 50 000 emplois. La Sodexho, elle, un des poids lourds de la restauration des cantines, n'a pas souhaité répondre à nos questions sur ses achats.
La parano du poulet grippé, qui fait aussi de gros dégâts sur les consommateurs en Belgique (ou le waterzoï devient suspect) et en Allemagne, va-t-elle profiter à d'autres viandes via des reports de consommation ? «Le porc, qui reste bon marché, pourrait voir sa