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Libération

«Notre poulet ne mérite pas qu'on le boude»

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Reportage chez deux éleveurs du Bas-Rhin, touchés par le confinement.
publié le 27 octobre 2005 à 4h16

Dachstein, Rittershoffen, envoyé spécial.

«Les directives, c'est fait pour être respecté. Donc on les respecte.» Daniel Pflug a accueilli avec résignation le placement du Bas-Rhin sur la liste des 21 départements où les volailles présentent «un risque particulier de contact avec les oiseaux migrateurs», susceptibles de transmettre le virus H5N1 de la grippe aviaire. Mardi, le ministère de l'Agriculture a ordonné le confinement des animaux jusqu'au 1er décembre. A la tombée de la nuit, comme tous les jours, l'aviculteur installé à Rittershoffen, au nord de Strasbourg, a fait rentrer ses 13 000 poulets. Et hier, pour la première fois en vingt-cinq ans d'exploitation, les trappes des hangars sont restées fermées. «Faire sortir les poulets, c'est quand même notre cheval de bataille, rumine-t-il. Mais bon, ce n'est qu'une clause de notre cahier des charges qui n'est pas respectée. On espère que le consommateur comprendra ça.»

Elevage en plein air. Daniel Pflug élève des «poulets fermiers d'Alsace Label Rouge», qui assurent 80 % de son chiffre d'affaires. Dans la région, le label couvre 32 exploitations, regroupées au sein de la filière Alsace Volaille. Depuis hier, 330 000 poulets subissent les mesures de claustration alors qu'ils sont censés être élevés en plein air. Si le label était retiré aux aviculteurs de la filière, le manque à gagner serait considérable. Un poulet Label Rouge rapporte 1,39 euro le kilo à l'éleveur, contre «80 à 85 centimes» pour le poulet standard, selon Al