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Libération

Leclerc veut surfer sur les eaux en bouteille

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Le numéro 1 des hypers français acquiert une source et une usine en Auvergne.
publié le 28 octobre 2005 à 4h17

Michel Edouard-Leclerc sauvera-t-il l'eau en bouteille des griffes des affreuses multinationales comme Nestlé ou Danone, qui étendent leur contrôle sur ce marché «vital pour demain», selon ses dires ? En tout cas, c'est la raison principale qui a conduit le bouillant patron des Centres Leclerc à faire ses emplettes de flotte en Auvergne en achetant la source de Laqueuille et en y construisant une usine flambant neuve pour un investissement global de 28 millions d'euros : «Afin d'éviter la concentration du marché, nous avons décidé d'agir en ouvrant notre usine d'embouteillage», trompette Michel-Edouard Leclerc qui prévoit «une pénurie dans dix ans dans certaines régions de France».

Gâteau. Un souci altruiste qui n'est pas vraiment sans rapport avec l'éclatante santé du marché de l'eau en bouteille (surtout les eaux plates), vendue à 60 % dans la grande distribution. Depuis plus de cinquante ans, il double en volume tous les dix ans et pèse 1,25 milliard d'euros. Un plantureux gâteau dont le roi des hypers pas chers aimerait bien croquer un plus gros morceau. D'autant que Leclerc n'est pas tout à fait un débutant dans ce secteur : il distribue déjà de l'eau sous sa «Marque Repère», une marque d'entrée de gamme, au point de contrôler 11 % du marché tricolore.

Calculs. Pour séduire les chalands et leur vendre 300 millions de litres de Laqueuille «dans les années à venir», la nouvelle eau a fait l'objet de savants calculs marketing : à quel prix la vendre sur un marché passablemen