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Libération

La réforme des retraites met les Belges dans la rue

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Le projet qui veut rallonger la durée du temps de travail a paralysé le pays pour la deuxième fois en un mois.
publié le 29 octobre 2005 à 4h18

Bruxelles, correspondance.

«On est très, très en colère, il faut le faire savoir, insiste David, la trentaine, assistant social à Namur (Belgique). Et quand j'entends Verhofstadt [le Premier ministre, ndlr] dire : "Manifestez tant que vous voulez, on ne changera rien à la réforme", vraiment, ça me dégoûte et j'ai encore deux fois plus envie de manifester.» Comme David, des milliers de travailleurs belges ont débarqué vendredi matin à la gare de Bruxelles Nord pour protester contre le projet gouvernemental de réforme du système de retraite. Et pour la deuxième fois en moins d'un mois, la Belgique était paralysée par une grève générale de 24 heures. Du jamais vu depuis douze ans. Le «modèle belge» de concertation et la participation, en alternance ou simultanée, des socialistes et des démocrates-chrétiens au gouvernement rendent rares de telles grèves interprofessionnelles.

Formules. Après un café et un bol de soupe distribués gratuitement, la marée humaine verte et rouge, aux couleurs des deux grands syndicats belges, les chrétiens de la CSC, et les socialistes de la FGTB, s'est engouffrée bruyamment dans le centre-ville pour rejoindre la gare du Midi. «Contre la flexibilité et la précarité», «par solidarité», «pour défendre le droit de grève», «pour dire non au système néolibéral», autant de formules dans la bouche des manifestants, exprimant une même inquiétude diffuse face à l'avenir et un rejet du «contrat de solidarité entre générations» du gouvernement destiné à les faire