Comment transformer une forte hausse durable pour tous en une petite baisse de saison pour certains ? Voilà à quel exercice se sont amusés, vendredi, Thierry Breton, ministre de l'Economie et Jean-François Cirelli, patron de GDF, en présentant la hausse de 12 % des tarifs du gaz. En échange de cette grimpette, l'entreprise s'est engagée à faire un geste commercial à partir du 1er novembre et jusqu'au 1er avril. Durant cette période, l'augmentation de la facture devrait, en moyenne, être limitée à 3,8 % (et ne pas dépasser un maximum de 8 %). Cela grâce à une réduction d'environ 45 % du montant de l'abonnement pour les 7 millions de clients particuliers qui se chauffent au tarif grand public. L'entreprise assure que ce jeu de bonneteau tarifaire devrait même se traduire, pour trois millions de clients, par une baisse de leur facture.
Couleurs. Même si le rabais accordé par GDF coûte 164 millions d'euros au total (sur un bénéfice annuel d'environ 1,5 milliard d'euros), Jean-François Cirelli a obtenu une vraie victoire. Vendredi, l'action de GDF a d'ailleurs repris des couleurs, gagnant 2,20 %. Ce n'était pas gagné. Lorsque la semaine dernière, Cirelli avait demandé 12 % pour compenser la hausse des coûts d'achat du gaz auprès des producteurs, la classe politique dans son ensemble avait hurlé, parlant de revendication extravagante. Personne ne voulait croire l'entreprise quand elle expliquait qu'elle ne faisait qu'appliquer la loi, qui prévoit une indexation des prix du gaz sur